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  • Guillemette Jahn

La présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) :

Dernière mise à jour : 28 mars 2023

Perspectives diplomatiques pour la France



Particulièrement médiatisée, la présidence française du Conseil de l’Union européenne débutera le 1er janvier 2022 et s’achèvera le 30 juin de la même année. Elle vient remplacer la Slovénie qui occupe cette position depuis Juillet 2021. Se répétant tous les 13 à 14 ans pour chaque Etat membre de l’Union, c’est l’occasion pour chacun d’eux de porter les sujets qu’ils jugent primordiaux autant pour la politique intérieure et étrangère européenne que pour leurs propres politiques.



Dans quel cadre s’inscrit la PFUE ?


La PFUE s’effectue dans la continuité des orientations fixées par le Président de la République dans son discours pour une Europe souveraine, unie et démocratique de la Sorbonne du 26 septembre 2017. Elle répond également au projet lancé par la France en 2019 de la Conférence sur l’avenir de l’Europe visant à ouvrir les débats citoyens sur les questions européennes. La PFUE s’articule enfin avec le programme du « trio » présidentiel établi par le Traité de Lisbonne de 2009. C’est l’occasion pour la France de traiter pendant 18 mois de grands thèmes avec la République Tchèque et la Suède qui lui succéderont chacun leur tour.



Quelles sont les grandes orientations proposées par la France ?


Dans son discours au Palais de l’Elysée le jeudi 9 décembre 2021, le Président de la République soutient que « s’il fallait résumer en une phrase l’objectif de cette présidence (…), je dirai que nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin ».

C’est ensuite Jean Castex, Premier Ministre, qui, en application de l’article 50-1 de la Constitution relative au programme de la PFUE prend la parole devant l’Assemblée Nationale le 15 décembre 2021 pour exposer les objectifs à atteindre durant les six prochains mois. L’accent est mis sur trois priorités stratégiques : une Europe souveraine, la construction d’un nouveau modèle européen de croissance et d’une « Europe Humaine ».



Une Europe souveraine

Le Premier Ministre s’engage d’abord à débloquer les négociations du paquet Asile migration. L’idée d’une réforme de la gouvernance de Schengen est rapidement abordée comme l’idée d’un mécanisme de soutien d’urgence aux frontières en cas de crise.

La politique de défense possède une place particulière dans ce discours. L’accent est mis sur la phase opérationnelle de cette politique symbolisée par « la boussole stratégique » européenne. Il convient pour le gouvernement français de définir les intérêts et la stratégie à établir en matière de défense, notamment concernant nos industries. Jean Castex propose de porter plus d’attention à l’Afrique surtout mais également aux Balkans et à l’Indo pacifique.



La construction d’un nouveau modèle européen de croissance


Le gouvernement français souhaite une Europe de production, d’innovation, de création d’emplois pour une Europe plus puissante sur la scène internationale. L’objectif de neutralité carbone de 2050 y est repris et les objectifs de réduction de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030 sont rappelés juste avant de préciser la volonté européenne de voir émerger un ou plusieurs leaders mondiaux industriels et/ou technologiques.

Le spatial est mis à l’honneur comme levier d’innovation qu’il convient de soutenir aux côtés du numérique. Le Digital market Act (DMA) et Digital Service Act (DSA) seront portés par la France afin de réguler le comportement des grands acteurs du numérique et les responsabiliser dans leurs pratiques.

C’est le volet social enfin qui compose le projet de nouveau modèle de croissance à l’échelle de l’Europe. La France s’engage à porter les directives sur le cadre européen pour les salaires minimum, la transparence salariale et la protection des travailleurs des plateformes pour une Europe plus inclusive.



Une « Europe Humaine »


C’est dans une idée de protection de l’Union européenne face aux forces politiques qui « partout en Europe, souhaite remettre en cause ce socle de valeurs et de droits qui est à la base de l’identité et du projet européen » que ce projet prend forme.

L’Union est voulue plus accessible et plus proche des citoyens, notamment la Jeunesse avec l’idée de mettre en place un service civique européen de six mois ouverts à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d’apprentissage, un stage ou une action associative.



Le rôle de la France à la présidence française de l’Union est donc très prometteur. Cependant, il se verra faire face aux différents eurosceptismes déjà présents en Europe et prenant de plus en plus de place. Ces projets auront donc un réel impact si la Suède et la République Tchèque s’affairent aux mêmes objectifs que la France. La PFUE est donc une réelle occasion d’approfondir d’autant plus la coopération au sein de l’Union, notamment au niveau économique.

Mais, au vu du contexte actuel et de la montée en puissance des parties écologistes en Europe, une attention plus particulière pourrait être portée à l’écologie, qui reste cité aux côtés de préoccupations économiques. L’accent mis sur le numérique est prometteur et il s’agira de suivre les travaux de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) à ce sujet, agence qui reste moteur dans ce domaine en Europe.



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